ÉTATS-UNIS - Actualité (1990-1996)

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États-Unis d’Amérique

Politique intérieure

Le 6 novembre 1990, au terme d’une campagne dominée par la crise du Golfe, se déroulent les élections «à mi-mandat» pour renouvellement d’un tiers du Sénat, de la totalité de la Chambre des représentants et de 36 des 50 sièges de gouverneurs. L’abstention atteint un taux record de 63,6 p. 100. Les démocrates confortent leur majorité dans les 2 Chambres.

Le 15 octobre 1991, le Sénat confirme la nomination à la Cour suprême du juge noir conservateur Clarence Thomas, bien qu’il ait été accusé par l’une de ses anciennes assistantes, Anita Hill, de «harcèlement sexuel», ce qui avait suscité un vif émoi dans la population.

Du 13 au 15 juillet 1992, la convention du Parti démocrate se réunit à New York pour désigner son candidat à l’élection présidentielle: le «ticket» formé du gouverneur de l’Arkansas Bill Clinton et du sénateur du Tennessee Albert Gore est plébiscité.

Le 18 août, le président George Bush est désigné comme candidat à la Maison-Blanche lors de la convention républicaine de Houston. Dan Quayle est son colistier.

Le 3 novembre, Bill Clinton devient le quarante-deuxième président des États-Unis. Il recueille 43 p. 100 des suffrages exprimés et 370 mandats de grands électeurs dans les 32 États conquis en plus du district de Columbia. George Bush obtient 38 p. 100 des voix et 168 mandats dans 18 États. Ross Perot, milliardaire texan, recueille 19 p. 100 des suffrages, un record pour un candidat indépendant. Le taux de participation, le plus élevé depuis 20 ans, s’élève à 56 p. 100. Bill Clinton, qui a promis de s’occuper en priorité de l’Amérique, incarne la relève à laquelle aspirent les Américains, et principalement ceux de la classe moyenne, après 12 ans d’administration républicaine.

Après le renouvellement de la Chambre des représentants et du tiers du Sénat, les démocrates conservent la majorité au Congrès.

Le 20 janvier 1993, Bill Clinton est officiellement investi président.

Le 17 avril, 2 des 4 policiers accusés d’avoir sauvagement battu Rodney King, un automobiliste noir qu’ils poursuivaient pour délit de fuite, le 2 mars 1991, sont déclarés coupables. Le verdict est accueilli avec soulagement dans les quartiers pauvres de Los Angeles, où 3 jours d’émeutes avaient fait 53 morts lorsque les 4 policiers avaient été innocentés en avril 1992, au terme d’un premier procès.

Le 4 novembre, le républicain Rudolph Giuliani est élu maire de New York, battant le maire noir démocrate sortant David Dinkins, élu en 1989. Les démocrates détenaient la mairie de New York depuis 25 ans.

Le 17 janvier 1994, un violent séisme frappe Los Angeles et sa région, faisant 51 morts et détruisant ou endommageant de nombreux édifices et les infrastructures routières.

Le 24 janvier, Bill Clinton nomme William Perry secrétaire à la Défense en remplacement de Les Aspin qui a démissionné en décembre 1993.

Le 4 mars, la justice convoque de proches collaborateurs du président Clinton et des membres du département du Trésor devant une chambre d’accusation, dans le cadre de l’affaire Whitewater. Celle-ci concerne le renflouement illégal, par des fonds publics, d’une société immobilière créée en 1978, dans l’Arkansas, par les époux Clinton et d’autres associés. Le président est surtout soupçonné d’avoir voulu étouffer l’affaire. Durant l’année, plusieurs de ses proches collaborateurs sont contraints de démissionner.

Le 8 novembre, le Parti démocrate subit une sévère défaite lors des élections de la mi-mandat au Congrès. Il perd la majorité absolue qu’il détenait dans les 2 assemblées. Le Parti républicain remporte 230 sièges sur 435 à la Chambre des représentants et 53 sur 100 au Sénat. Ce vote sanction s’explique notamment par l’absence d’effet, sur la situation des classes moyennes, de la politique de «changement» promise par Bill Clinton.

Le 28 décembre, le directeur de la C.I.A., James Woolsey, démissionne. Il était vivement critiqué depuis l’arrestation, le 21 février, d’Aldrich Ames, ancien chef de la section soviétique du contre-espionnage accusé d’être un agent double.

Le 24 janvier 1995, dans son discours sur l’état de l’Union, le président Clinton propose à ses compatriotes un «nouveau contrat social» tout en prônant une relative diminution du rôle de l’État.

Le 19 avril, un attentat à la voiture piégée contre un bâtiment abritant des services fédéraux à Oklahoma City fait 168 morts. Des suspects liés aux milices paramilitaires d’extrême droite sont arrêtés au cours du mois.

Le 7 juin, le président Clinton oppose son veto, pour la première fois depuis le début de son mandat, à un projet de loi adopté par la majorité parlementaire républicaine, qui réduit certaines dépenses sociales.

Le 3 octobre, Orenthal James – O. J. – Simpson, ancienne vedette noire du football américain, est acquitté du meurtre de son ex-femme, perpétré en juin 1994, au terme du plus grand procès de l’histoire judiciaire du pays, dominé par la question du racisme.

Le 16 octobre, le leader noir de la Nation de l’islam, Louis Farrakhan, favorable à la séparation des communautés raciales, réunit plus de 400 000 personnes à Washington.

Le 17 janvier 1996, le tribunal de New York condamne Cheikh Omar Abdel Rahman à la réclusion perpétuelle. Le guide spirituel de la Jamaa Islamiya, organisation islamiste clandestine égyptienne, avait été reconnu coupable, en octobre 1995, de «conspiration séditieuse» en vue de mener des actions terroristes. Il aurait été mêlé à l’attentat contre le Wolrd Trade Center, à New York, en février 1993.

Le 17 juillet, un Boeing-747 de la T.W.A. transportant 230 passagers et membres d’équipage de New York à destination de Paris explose peu après son décollage. La thèse de l’accident dû à un défaut de conception de l’appareil est peu à peu privilégiée.

Le 19 juillet, les jeux Olympiques du centenaire sont inaugurés à Atlanta (Georgie). Le 27, une bombe explose au cours d’un concert donné dans un parc situé au centre de la ville olympique; 2 personnes sont tuées. L’enquête s’oriente vers les milices d’extrême droite.

Le 12 août, la convention républicaine réunie à San Diego (Californie) investit Bob Dole, ancien sénateur du Kansas, comme candidat à l’élection présidentielle de novembre. Jack Kemp est son colistier. Le 28, c’est au tour de Bill Clinton et d’Albert Gore d’être désignés comme candidats à la présidence et à la vice-présidence par la convention démocrate réunie à Chicago (Illinois). Le président sortant s’engage à construire «un pont vers le XXIe siècle».

Le 5 novembre, Bill Clinton est réélu président avec 49,2 p. 100 des suffrages contre 40,8 p. 100 pour Bob Dole et 8,5 p. 100 pour Ross Perot. Le candidat démocrate l’emporte dans 31 États et son adversaire républicain dans 29. Le taux de participation – 49 p. 100 – est le plus faible enregistré depuis 1924 pour un scrutin présidentiel. Les électeurs renvoient des majorités républicaines à la Chambre des représentants (224 élus sur 435) et au Sénat (55 élus sur 100). L’élection des gouverneurs ne modifie pas l’équilibre entre les 2 partis: 32 États pour les républicains, 17 pour les démocrates, 1 indépendant.

Vie économique

Dans les derniers mois de 1990, la morosité se généralise. Le climat des affaires se ressent des difficultés persistantes des institutions financières, particulièrement graves pour les établissements d’épargne.

Le 15 novembre 1991, la Bourse de New York connaît un nouveau «vendredi noir» avec une des plus fortes baisses de son histoire, traduisant les inquiétudes au sujet de la conjoncture américaine. Le pays est sorti «techniquement» de la récession, mais la reprise n’est pas encore perceptible dans l’attitude des consommateurs et encore moins dans celle des entreprises.

Le 22 mai 1992, le Congrès vote un budget comportant une réduction des dépenses militaires. Au troisième trimestre, la conjoncture donne des signes de raffermissement. L’année se solde par une croissance positive et l’inflation s’est modérée.

En 1993, l’économie américaine, sans avoir la même vigueur que l’année précédente, reprend sur des bases plus saines. La Réserve fédérale maintient une politique d’assouplissement monétaire.

Le 17 février, Bill Clinton, devant le Congrès, présente un programme d’austérité: hausse des impôts et des taxes, réduction des dépenses publiques (le secteur le plus touché est celui de la Défense).

Le 27 octobre, le projet de réforme de l’assurance-maladie, confié à Hillary Clinton, est présenté au Congrès; il s’enlise ensuite dans des discussions d’experts et est progressivement enterré.

En 1994, la croissance se maintient et le chômage diminue, tandis que la faiblesse du dollar, notamment par rapport au yen, favorise les exportations. Le pouvoir d’achat moyen continue pourtant à baisser.

Le 4 février, la Réserve fédérale relève ses taux, pour la première fois depuis 5 ans, afin de prévenir tout risque de surchauffe de l’économie.

Le 15 février, le câblo-opérateur Viacom annonce le rachat, pour 10 milliards de dollars, des studios Paramount. Le groupe ainsi formé devient le numéro deux mondial de la communication, derrière Time Warner.

Les 14 et 15 mars, à Detroit, le G7 tient pour la première fois une réunion sur l’emploi à laquelle participent les ministres de l’Économie et du Travail; mais celle-ci ne débouche sur aucune décision et ne fait l’objet d’aucun communiqué final.

En 1995, la menace de récession qui pesait du fait du ralentissement de l’activité durant le premier semestre s’estompe au cours du second. À la fin de l’année, l’indice Dow Jones franchit le seuil record de 5 000 points, en hausse de 30 p. 100 depuis le début de l’année. Les bons résultats de l’économie influent peu sur le pouvoir d’achat.

Le 31 juillet, le groupe Walt Disney fait part du rachat, pour 19 milliards de dollars, de la société Capital Cities qui contrôle le network A.B.C.

Le 22 septembre, Time Warner et Turner Broadcasting System (T.B.S.) annoncent la fusion de leurs groupes de communication qui doit donner naissance au numéro un mondial du secteur de la communication, devant Walt Disney-A.B.C.

En novembre, le président démocrate et la majorité parlementaire républicaine entrent en conflit au sujet de la diminution des dépenses sociales prévue dans le projet de budget et du relèvement du plafond de la dette fédérale. Le blocage budgétaire qui s’ensuit conduit l’administration à mettre temporairement à pied quelque 800 000 fonctionnaires qu’elle ne peut plus payer.

En 1996, la poursuite de la croissance, sans tension inflationniste, favorise la création d’emplois, le chômage tombant à un niveau historiquement bas. La politique de baisse des taux d’intérêt conduite par la Réserve fédérale explique en partie la progression de l’activité. Également en baisse, le déficit budgétaire s’établit à un peu plus de 100 milliards de dollars.

Le 2 janvier, le groupe de télécommunications A.T.&T. annonce la suppression de 40f000 emplois sur un total de 300f000. Cette nouvelle entraîne une flambée à la Bourse de New York.

Le 1er avril, la fusion entre la Chase Manhattan et la Chemical Banking donne naissance à la banque la plus importante du pays.

Le 26 avril, le président Clinton signe la loi de finances pour 1996. Celle-ci a été adoptée la veille par le Congrès dominé par les républicains, après 6 mois de conflit avec la Maison-Blanche ponctués par 2 suspensions partielles du fonctionnement des services publics, faute de financement. Les économies – 55 milliards de dollars pour 1996-1997 – sont inférieures à ce que souhaitaient les républicains et les crédits sociaux sont sauvegardés.

Le 22 août, le président Clinton signe une loi d’origine républicaine qui réforme profondément la politique de protection sociale. Les mesures proposées, qui mettent fin au système d’aide aux plus démunis instauré dans les années 1930, doivent permettre de réaliser 55 milliards de dollars d’économies budgétaires en 6 ans. L’aide sera désormais limitée dans le temps, soumise à des restrictions, à des diminutions de montant ainsi qu’à des contreparties.

Le 15 décembre, les constructeurs Boeing et McDonnell Douglas annoncent leur fusion, nouvelle étape dans la restructuration du secteur aéronautique aux États-Unis. Le chiffre d’affaires cumulé des 2 sociétés pour 1997 est estimé à 48 milliards de dollars.

Relations internationales

Le 28 avril 1990, la signature d’une série d’accords met un terme provisoire au contentieux commercial avec le Japon.

Du 31 mai au 4 juin, sommet Bush-Gorbatchev à Washington. Un accord concernant le désarmement chimique est signé le 1er juin.

Le 11 juillet, la déclaration finale du sommet du G7 reflète l’absence de résultats concrets de la réunion et la persistance des divergences. Les États-Unis imposent aux Européens de subordonner le principe de l’aide à l’U.R.S.S. aux progrès que celle-ci réalisera sur la voie de l’économie de marché et du désarmement.

Le 6 août, George Bush ordonne l’envoi en Arabie Saoudite d’importantes forces terrestres et aériennes, après l’invasion du Koweït par l’Irak le 2.

Du 23 au 26 septembre, visite de Frederik De Klerk, la première d’un président sud-africain depuis 1947.

Le 29 novembre, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. autorise les États membres à «user de tous les moyens nécessaires» après le 15 janvier 1991 pour que l’Irak quitte le Koweït.

Du 3 au 8 décembre, tournée de George Bush au Brésil, en Argentine, au Chili, en Uruguay et au Venezuela, afin de définir les termes d’un nouveau «partenariat» fondé sur «la démocratie et le libre-échange», dans le cadre du programme de coopération Initiative pour les Amériques. Cette première tournée d’un président américain dans la région depuis 30 ans est dominée par les questions de la dette et des échanges.

Le 12 décembre, George Bush annonce, à l’issue d’entretiens avec Edouard Chevardnadze, une série de mesures d’aide économique à Moscou.

Le 9 janvier 1991, la rencontre entre James Baker, secrétaire d’État américain, et Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères, est un échec. Le 12, le Congrès vote une résolution autorisant le président Bush à engager les forces armées pour obtenir l’application de la résolution 678 du Conseil de sécurité de l’O.N.U. du 29 novembre 1990. Le 17, la coalition anti-irakienne, commandée par le général américain Norman Schwartzkopf, engage l’opération Tempête du désert. Des objectifs militaires koweïtiens et irakiens sont la cible d’intenses bombardements et de tirs de missiles des forces aériennes américaine, britannique, française, koweïtienne et saoudienne, ainsi que de la marine américaine. George Bush affirme: «Notre objectif n’est pas la conquête de l’Irak. C’est la libération du Koweït [...]. Nous avons devant nous la chance de forger [...] un nouvel ordre mondial.» Le 19, la chaîne de télévision C.N.N. est la seule chaîne autorisée à émettre depuis Bagdad, mais ses reportages sont soumis à la censure.

Le 21 février, le plan de paix proposé à l’Irak par Moscou, le 18, est accepté par Bagdad, mais il est jugé insuffisant par les Alliés. Le 22, le président Bush adresse un ultimatum à l’Irak. Le 23, Moscou annonce que Bagdad accepte une version plus contraignante du plan de paix soviétique. Celui-ci ne remplit toutefois pas les conditions posées par Washington. Le 24, le président Bush déclenche l’offensive terrestre. Le 27, les forces coalisées pénètrent dans Koweït, abandonnée par les Irakiens. Le président Bush constate la victoire des Alliés et suspend les actions offensives le 28. Le 7 mars, le premier contingent de soldats américains quittera l’Arabie Saoudite pour les États-Unis.

Le 6 mars, le président Bush déclare devant le Congrès que «le temps est venu de mettre fin au conflit israélo-arabe» sur la base des résolutions du Conseil de sécurité de l’O.N.U. et du principe de l’échange des «territoires contre la paix». James Baker entame une série de tournées au Proche-Orient pour tenter de concrétiser son projet de conférence régionale.

Le 17 juillet, un accord est conclu avec les Philippines sur l’avenir des bases américaines de l’archipel: la base de Clark doit être fermée et le bail de la base navale de Subic Bay renouvelé pour 10 ans. Ce dernier point sera rejeté par le Sénat philippin le 16 septembre: les Américains devront évacuer également Subic Bay.

Le 31 juillet, signature par les présidents Bush et Gorbatchev du traité S.T.A.R.T. de réduction des armements stratégiques, dont la négociation a commencé en 1982.

Le 13 septembre, James Baker et Boris Pankine, ministre soviétique des Affaires étrangères, concluent un accord sur la suspension, le 1er janvier 1992, de leur aide militaire aux belligérants afghans.

Le 30 octobre, ouverture à Madrid de la réunion plénière de la Conférence de paix sur le Proche-Orient.

Le 12 août 1992, les États-Unis, le Canada et le Mexique concluent l’Accord de libre-échange nord-américain (A.L.E.N.A.), qui doit créer à terme, dans 10 ou 15 ans, le plus grand marché sans barrières douanières du monde. L’A.L.E.N.A. présente un caractère strictement commercial.

Le 27 août, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne mettent en place une zone d’exclusion aérienne au sud du 32e parallèle, afin de protéger les populations chiites bombardées par l’aviation irakienne. L’essentiel du dispositif est américain. Une zone de même type, destinée à protéger les populations kurdes d’Irak, avait été instaurée par les Alliés au nord du 36e parallèle en avril 1991.

Le 2 septembre, George Bush lève l’interdit qui pesait sur la fourniture d’avions de combat F-16 à Taïwan depuis 1982. Le 13 novembre, le gouvernement de Taipei annonce la commande de 150 F-16.

Le 19 novembre, dans le cadre des négociations du G.A.T.T., Américains et Européens élaborent un projet d’accord agricole: baisse de 21 p. 100 des exportations agricoles subventionnées et limitation des surfaces plantées en oléagineux.

Le 22 décembre, Washington lève les dernières sanctions qui pesaient sur la Chine depuis la répression du «printemps de Pékin» en juin 1989.

Le 3 janvier 1993, signature à Moscou par Boris Eltsine et George Bush du traité de désarmement S.T.A.R.T.-II conclu en juin 1992 à Washington et prévoyant la réduction des deux tiers de leurs forces nucléaires stratégiques.

En janvier, les Alliés effectuent plusieurs raids aériens en Irak, Saddam Hussein multipliant les provocations à l’égard de la coalition occidentale.

Le 27 avril, reprise à Washington des pourparlers israélo-arabes, inaugurés par la Conférence de Madrid.

Le 13 mai, abandon du programme d’Initiative de défense stratégique, ou «guerre des étoiles», lancé par le président Reagan en 1983.

Le 19 mai, Bill Clinton annonce la reconnaissance du gouvernement angolais dirigé par le Mouvement pour la libération de l’Angola (M.P.L.A.), consacrant ainsi le revirement des États-Unis qui avaient toujours soutenu l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (U.N.I.T.A.).

Le 26 juin, raid américain contre le quartier général des services de renseignements irakiens à Bagdad, après la confirmation de la responsabilité du régime dans la tentative d’attentat, déjouée à temps, contre le président Bush lors de sa visite au Koweït en avril.

Le 19 juillet, les États-Unis et la Corée du Nord parviennent à un accord, à Genève, qui prévoit l’inspection des 2 installations nucléaires nord-coréennes par l’A.I.E.A. et l’ouverture de négociations avec Séoul sur la dénucléarisation de la péninsule.

Le 25 août, le tribunal de New York inculpe Cheikh Omar Abdel Rahman, qui serait le coordinateur des actions terroristes islamistes à New York, notamment de l’attentat contre le World Trade Center le 26 février, qui avait fait 6 morts.

Le 25 août également, adoption d’une série de sanctions économiques contre la Chine, accusée d’avoir livré au Pakistan des éléments de missiles M-11 pouvant emporter une charge nucléaire.

Le 9 septembre, en Somalie, l’intervention d’hélicoptères américains appelés en renfort à la suite d’affrontements entre des soldats de l’O.N.U. et des partisans du général rebelle Mohamed Farah Aïdid se solde par la mort de plus de 100 civils.

Le 13 septembre, lors d’une cérémonie organisée à Washington à l’initiative de Bill Clinton, Shimon Peres, ministre israélien des Affaires étrangères, et Abou Mazen, membre du comité exécutif de l’O.L.P., signent la Déclaration de principes sur l’autonomie dans les territoires occupés; Itzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main.

Le 28 septembre, opérant un complet revirement face aux risques d’«enlisement» en Somalie, Bill Clinton et le secrétariat général de l’O.N.U. affirment privilégier désormais le dialogue avec les factions somaliennes. Les 3 et 4 octobre, 18 rangers sont tués lors d’une opération contre des positions du général Aïdid. Le 7, Bill Clinton, soumis à la pression du Congrès et de l’opinion, annonce que les soldats américains engagés dans l’Onusom quitteront la Somalie avant le 31 mars 1994. Il charge un émissaire de prendre contact avec le clan des Habr Gedir auquel appartient le général rebelle. Le 19, il annonce le retrait des rangers envoyés en Somalie pour capturer le général Aïdid.

Le 17 novembre, l’A.L.E.N.A. est ratifié par la Chambre des représentants et le 20 par le Sénat. Ce résultat est une victoire pour le président Clinton.

Les 19 et 20 novembre, sommet économique à Seattle des chefs d’État et de gouvernement des 15 pays membres de l’A.P.E.C.

Le 14 décembre, le représentant spécial de Bill Clinton, Mickey Kantor, et le commissaire européen, sir Leon Brittan, parviennent à un compromis qui ouvre la voie à la conclusion de l’Uruguay Round. L’accord prévoit également la création d’une Organisation mondiale du commerce. Le 15, les 117 membres du G.A.T.T. adoptent, à Genève, l’acte final de l’Uruguay Round, engagé en septembre 1986.

Le 10 janvier 1994, lors du treizième sommet de l’Alliance atlantique, les 16 pays membres adoptent le projet américain de «partenariat pour la paix» consistant à associer les pays de l’ancien bloc de l’Est qui le souhaiteront, Russie comprise, à certains exercices militaires de l’O.T.A.N. ainsi qu’à des opérations de maintien de la paix, en échange de leur adhésion aux valeurs des démocraties libérales occidentales. Les 11 et 12, à Prague, les chefs des États du «groupe de Visegrad» (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) acceptent sans enthousiasme ce programme de coopération militaire que leur présente le président américain.

Le 16 janvier, Bill Clinton rencontre le président syrien Hafez el-Assad à Genève. D’accord avec ce dernier, il cherche à relancer les négociations israélo-syriennes. En revanche, il dénonce le soutien accordé par Damas aux «terroristes» kurdes.

Le 3 février, Bill Clinton décide la levée de l’embargo imposé au Vietnam en 1975 après la prise du pouvoir par les communistes, poursuivant ainsi la normalisation des relations entre les 2 pays.

Le 3 mars, alors que la rencontre entre Bill Clinton et le Premier ministre japonais Morihiro Hosokawa à Washington en février n’avait pu résoudre le différend portant sur l’excédent commercial du Japon à l’égard des États-Unis, ces derniers rétablissent les dispositions légales permettant d’appliquer des sanctions aux pays coupables de «pratiques déloyales» à leur égard.

Le 24 mai, la justice condamne à 240 ans de prison chacun des 4 extrémistes musulmans d’origine proche-orientale responsables de l’attentat à la bombe contre le World Trade Center de New York, en février 1993.

Le 26 mai, Washington renouvelle au profit de la Chine la clause de la nation la plus favorisée, séparant ainsi les relations économiques et la question des droits de l’homme.

Le 7 juin, le lendemain de la célébration du cinquantième anniversaire du débarquement allié en Normandie, le président Clinton plaide, devant l’Assemblée nationale française, en faveur de l’élargissement de l’Europe vers l’Est.

Du 6 au 12 juillet, Bill Clinton effectue une tournée en Europe au cours de laquelle il se rend en Lettonie, en Pologne et en Allemagne.

Le 9 septembre, Washington et La Havane concluent un accord qui met fin à la crise provoquée par l’exode massif de Cubains, en août. Les États-Unis promettent d’accueillir au moins 20 000 Cubains par an sur leur sol et Cuba s’engage à prendre des mesures en vue de freiner l’émigration.

Le 15 septembre, Bill Clinton menace la junte au pouvoir à Haïti d’une intervention armée, en application d’une résolution de l’O.N.U. adoptée en juillet, si elle ne quitte pas le pouvoir. Le 18, alors que l’opération est sur le point d’être engagée, la junte accepte un compromis qui lui permet de se retirer honorablement. Le 19, 15 000 soldats américains débarquent pacifiquement dans l’île dans le cadre de l’opération Soutenir la démocratie.

Le 21 octobre, les États-Unis et la Corée du Nord signent, à Genève, un accord en vue de normaliser leurs relations et de régler la crise née du refus de Pyongyang, qui est soupçonné de développer un programme nucléaire militaire, de laisser l’A.I.E.A. inspecter ses sites nucléaires. La Corée accepte de geler son programme nucléaire contre la promesse d’une aide américaine lui permetttant de se doter de la filière électro-nucléaire à eau légère qui ne peut être détournée pour un usage militaire.

Le 26 février 1995, les États-Unis et la Chine signent un accord sur le respect de la propriété industrielle et la libre importation des produits audiovisuels et imprimés.

Le 30 avril, Bill Clinton fait part de son intention d’imposer un embargo commercial et financier à l’Iran, accusé de financer le terrorisme et de constituer le principal obstacle à la paix au Proche-Orient. Le 21 décembre, il annoncera des sanctions, sur le territoire américain, à l’encontre des sociétés étrangères qui investissent massivement en Iran.

Le 17 mai, à l’O.N.U., les États-Unis mettent leur veto à l’adoption d’une résolution demandant à Israël de renoncer aux mesures d’expropriation de terres palestiniennes à Jérusalem-Est, mesures adoptées en avril.

Le 8 juin, la visite «privée» du président taïwanais Lee Teng-hui aux États-Unis provoque de vives critiques de la part de Pékin.

Le 28 juin, les États-Unis et le Japon concluent un accord sur l’ouverture du marché nippon aux constructeurs automobiles étrangers.

Le 11 juillet, le président Clinton annonce la «normalisation des relations diplomatiques avec le Vietnam». Celles-ci sont formellement rétablies à l’occasion de la visite à Hanoi du secrétaire d’État américain Warren Christopher, les 5 et 6 août.

Le 11 août, le président Clinton oppose son veto au vote par les 2 Chambres d’une résolution demandant la levée de l’embargo sur les armes à destination de la Bosnie.

Le 28 septembre, le Premier ministre israélien Itzhak Rabin et le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat signent, à Washington, l’accord sur l’extension de l’autonomie palestinienne à la Cisjordanie conclu à Taba sous la pression de la diplomatie américaine.

Du 5 au 8 octobre, le pape Jean-Paul II effectue une visite à New York.

Du 22 au 24 octobre, 150 chefs d’État et de gouvernement participent, au siège new-yorkais de l’O.N.U., aux cérémonies marquant le cinquantième anniversaire de l’organisation internationale.

Le 13 novembre, la Mission américaine d’encadrement de la garde nationale saoudienne, à Riyadh, est la cible d’un attentat à la bombe qui fait 6 morts dont 5 Américains.

Le 21 novembre, les présidents bosniaque, croate et serbe concluent un accord de paix à Dayton, dans l’Ohio, sous la pression des États-Unis qui ont dirigé l’ensemble du processus de paix dans l’ex-Yougoslavie. Une force de 60 000 hommes, dont 20 000 Américains, doit être envoyée sur place afin de faire appliquer cet accord.

Le 13 janvier 1996, le président Bill Clinton rend visite aux soldats du contingent américain de l’Ifor (Implementation Force) basé à Tuzla, en Bosnie.

Le 1er février, le président Jacques Chirac s’exprime devant le Congrès à l’occasion de sa visite officielle aux États-Unis. Il met en garde les parlementaires contre la tentation de l’isolationnisme, notamment en matière d’aide au développement et de financement des organisations internationales. Jacques Chirac défend ensuite la réforme de l’O.T.A.N. dans le sens d’un rééquilibrage des piliers américain et européen de l’Alliance atlantique.

Le 1er mars, les États-Unis inscrivent la Colombie sur la «liste noire» des pays ne collaborant pas suffisament avec les autorités américaines en matière de lutte contre la drogue. Le 11 juillet, Washington retirera son visa au président colombien Ernesto Samper.

Le 12 mars, le président Bill Clinton signe la loi Helms-Burton, d’origine républicaine, votée par le Congrès le 6, qui renforce les sanctions à l’encontre de Cuba. Celle-ci prévoit notamment la possibilité d’attaquer en justice les sociétés qui participeraient à l’exploitation des biens nationalisés par le régime communiste. Cette mesure fait suite à la destruction par la chasse cubaine, le 24 février, de 2 avions civils appartenant à une organisation anticastriste. Le 16 juillet, devant les protestations du Canada, de l’Union européenne et des pays latino-américains, il en suspendra l’application pour six mois.

Le 12 mars, l’engagement de manœuvres aéronavales chinoises à tirs réels dans le détroit de Formose provoque l’envoi dans la zone de deux porte-avions américains, qui n’entreront finalement pas dans le détroit.

Le 25 mars, les États-Unis ainsi que la France et le Royaume-Uni ratifient, à Suva, capitale des îles Fidji, le traité de Rarotonga relatif à la dénucléarisation du Pacifique Sud. L’U.R.S.S. et la Chine l’avaient ratifié, respectivement en 1986 et en 1987.

Le 15 avril, les États-Unis et le Japon signent un traité qui renforce le système de sécurité prévu par le traité de septembre 1951 en élargissant son champ d’application à l’ensemble de la zone Asie-Pacifique et en faisant de T 拏ky 拏 un véritable allié – et non plus seulement un protégé – de Washington. Les 16 et 17, Bill Clinton effectue une visite officielle à T 拏ky 拏 au cours de laquelle il confirme le maintien du niveau des forces américaines dans la région.

Le 9 juillet, lors de sa première visite officielle aux États-Unis, le nouveau Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou maintient ses positions intransigeantes sur le processus de paix, opposant le principe de «la paix avec la sécurité» à celui, soutenu par Washington, des «territoires contre la paix».

Le 5 août, le président Clinton signe la loi D’Amato-Kennedy, d’origine républicaine, qui prévoit la possibilité d’imposer des sanctions, sur le territoire américain, à toute société qui investirait plus de 40 millions de dollars par an dans le secteur des hydrocarbures en Iran ou en Libye. Les pays européens protestent.

Les 3 et 4 septembre, les forces américaines bombardent des objectifs militaires près de Bagdad et dans le sud de l’Irak à la suite de l’intervention de l’armée irakienne dans le Kurdistan en vue d’aider le Parti démocratique du Kurdistan à en chasser son rival, la faction kurde pro-iranienne de l’Union patriotique du Kurdistan – les Kurdes pro-irakiens parviennent à leurs fins le 9. Isolés dans leur volonté de riposte, les États-Unis déclarent, le 16, ne chercher «aucun affrontement avec Saddam Hussein».

Les 1er et 2 octobre, Benyamin Nétanyahou, Yasser Arafat et le roi Hussein de Jordanie participent, à Washington, à un sommet convoqué par le président Bill Clinton en vue de relancer le processus de paix à la suite des affrontements israélo-palestiniens de septembre. L’annonce de la reprise des négociations sur Hébron, le 6, en constitue le seul résultat.

Le 24 novembre, les présidents américain et chinois, Bill Clinton et Jiang Zemin, se rencontrent à Manille, à la veille de l’ouverture du sommet du forum de coopération économique Asie-Pacifique (A.P.E.C.). L’échange d’invitations à effectuer des visites officielles traduit le réchauffement des relations entre les 2 pays.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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